Chroniques

par monique parmentier

Arsys Bougogne et Le Cercle de l’Harmonie
Dixit Dominus de Händel, Magnificat de Bach

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
- 17 mars 2011
pierre cao dirige arsys bourgogne et le cercle de l'harmonie photo boulard
© sébastien boulard

Pierre Cao, Arsys Bougogne et Le Cercle de l’Harmonie souhaitaient convier à un voyage en Italie, comme celui que certains compositeurs, tel Händel, ont réalisé au cours du XVIIIe siècle pour parfaire leurs connaissances. L’Italie d’alors était un modèle et nombreux furent les artistes à s’y rendre. Et lorsque pour diverses raisons, ils n’entreprenaient pas ce voyage, du moins leurs œuvres, comme pour Bach, furent imprégnées de son influence.

Deux pièces majeures sont au programme : le Dixit Dominus du Caro Sassone et le Magnificat du Cantor. Est-il encore besoin de les présenter ? La première, qui avec une messe de Dominico Scarlatti constitue le début du programme, fut composée à Rome en 1707. Les arie lumineuses et jubilatoires offre au chœur l’occasion de briller. Quant au Magnificat de Bach, créé à l’occasion des fêtes de Noël de 1723 à l’arrivée du musicien à Leipzig, puis modifié en 1733 toujours pour cette fête, c’est l’un des opus les plus populaires de l’auteur. Il possède un éclat unique.

De ce concert nous étions en droit d’attendre en sa fin le sentiment d’avoir vécu un moment d’exception, d’autant plus que le chœur Arsys Bourgogne a été superbe et que Le Cercle de l’Harmonie l’accompagnait avec talent… oui, mais… Les cinq solistes jamais n’ont su se faire entendre au delà du parterre ; dès lors, on peut se demander s’il n’eut pas mieux valu proposer au public des œuvres ne requérant pas leur présence, plutôt que de briser l’élan du chœur dans les moments rares mais essentiels de leurs interventions. Par ailleurs, de petits décalages entre le chœur et l’orchestre, en particulier dans le Dixit Dominus, ont également contribué à créer un léger malaise. Si à la direction chorale, Pierre Cao, s’affirmant soucieux des nuances, insufflait une véritable dynamique, dans celle de l’orchestre il s’est montré trop austère. Le manque de volubilité dans les couleurs en faisait presque oublier le voyage italien.

Ces deux œuvres sont très régulièrement données en concert, sans compter les enregistrements multiples. En cette soirée, nous avons pu les entendre dans une interprétation privilégiant trop le chœur, qui n’aura jamais su nous éblouir, juste nous charmer partiellement.

MP