Chroniques

par gérard corneloup

résidence David Greilsammer
Laurent Campellone dirige l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire

Opéra-Théâtre, Saint-Étienne
- 24 septembre 2013
premier rendez-vous de la résidence de David Greilsammer à Saint-Étienne
© charly jurine

Dans le temple musical de la cité stéphanoise, le concert d’ouverture de la saison se double de l’occasion d’entendre le nouvel artiste accueilli en résidence par cette maison : le pianiste David Greilsammer, enfant de Jérusalem et diplômé de la fameuse Juilliard School (New York). Défendant aussi bien les grands maîtres de l’école classique que les compositeurs contemporains, il est aujourd’hui invité sur les scènes du monde entier, à commencer par les grands festivals américains, et fut récemment sacré Révélation aux médiatiques Victoires de la musique.

C’est justement avec le Concerto pour piano et orchestre en sol majeur K.453 de Mozart, œuvre de l’active jeunesse du Salzbourgeois, qu’il fait ses premières armes en terre ligérienne, avec la complicité de Laurent Campellone, directeur musical de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire – et le mot n’est point trop fort, tant l’empathie est visible, omniprésente, constamment en phase, entre le soliste et le chef, depuis les premières mesures de l’Allegro initial où la musicalité du premier s’affirme d’emblée, jusqu’au rayonnement triomphant de l’Allegretto final, véritablement jubilatoire. Certes, on pourrait souhaiter moins de sagesse dans un Andante très intériorisé, mais les variations de couleur, la franchise jamais gratuite et provoquante des envolées, la subtilité des demi-teintes, la cohésion avec le jeu de l’orchestre sont un constant régal pour l’oreille.

Pour leur part, le sémillant maestro et ses musiciens de l’OSSEL (dépourvu de l’excellent premier violon lui ayant apporté des beautés sonores superbes) illustrent deux partitions schumanniennes. D’abord la (très) longue Ouverture du poème dramatique Manfred Op.115 qui n’en finit pas de finir, ensuite l’opulente Symphonie en si bémol majeur Op.38 n°1, baptisée Le printemps, associant un très bel Andante, subtil et mordoré, à un foisonnant autant que copieux final, fort adroitement construit. Ces deux partitions bénéficient de la direction élaborée par un leader à la fois constamment présent, engagé, attentif, vivant intensément cette musique et stimulant un orchestre souvent galvanisé, mais parfois rétif ; voire hétérogène.

Terminons par une note optimiste et prometteuse : in loco, David Greilsammer va se produire pas moins de six fois au cours de la saison – en concerto, en musique de chambre, en récital… mais aussi en tant que chef d’orchestre. Heureux mélomanes Stéphanois !

GC