Chroniques

par laurent bergnach

Pierre-René Serna
Berlioz de B à Z

Éditions Van de Velde (2006) 264 pages
ISBN 2-85868-379-4
Berlioz de B à Z, un guide conçu par Pierre-René Serna

Pour qui voudra aborder la vie d'Hector Berlioz depuis sa naissance, le 11 décembre 1803, jusqu'à son inhumation au cimetière de Montmartre, soixante-six ans plus tard, nous conseillons de se rendre directement à la page 237 de l'ouvrage de Pierre-René Serna (Vie, chronologie). Car le titre nous y préparait assez : Berlioz de B à Z n'est pas une biographie ordinaire mais un guide se voulant clair et pratique, découpé en rubriques alphabétiques, qui vise à une lecture précise et immédiate. Si l'on n'est pas en situation de recherche, le vagabondage au fil des articles offre une autre piste de lecture ; ainsi, dans un sémillant désordre chronologique, on apprendrait d'abord le nom des disciples de ce parisien d'adoption (Berliozisme) avant de s'intéresser à son initiation au flageolet puis à la flûte, à La Côte-Saint-André (Formation), au fait qu'il ne compose pas au clavier (Mélodies), et effectue des réductions seulement après l'écriture de la partition complète (Orchestre).

Parmi les quatre-vingt dix entrées possibles, on trouvera évidemment les créations du musicien, décrites en détail – Béatrice et Bénédict (1862) qui remplace la commande sur la Guerre de Trente Ans initialement prévue, les cantates dont quatre visaient à décrocher le Prix de Rome, L'Enfance du Christ (1854) qui lui donne confiance en son talent de librettiste, les ouvertures de concert dont il est l'inventeur, etc. –, mais également une allusions aux transcriptions réalisées, aux ouvrages détruits ou perdus et aux projets avortés (vingt-six, rien que pour l'opéra !).

Les autres entrées nous proposent le nécessaire (répertoire des œuvres, ouvrages de références, Berliographie), l'intéressant (son hésitation politique, entre aristocrate et utopiste) et l'anecdotique (les femmes de sa vie, l'analyse astrologique de ce Sagittaire ascendant Cancer). La parole directe du musicien n'est pas oubliée, avec ses réflexions souvent désabusées sur le beau absolu, la médiocrité des exécutions, la stupidité de l'existence, la modernité – en concluant : « Je suis un classique ». Avec certains éléments inattendus, voire inédits, l'ouvrage de Pierre-René Serna saura captiver le novice en Berliozie comme le prédateur d'informations les plus récentes.

LB