• en marge

« La danse est un mot qui bouge. » Ces mots de Cathy Bois, chorégraphe ayant choisi l'ombre, ne peuvent trouver de meilleure illustration que quelques-uns des vingt-trois spectacles programmés aujourd'hui à Suresnes, à l'occasion du 22ème Festival des Vendanges.

Pour SAMBADABOOM, point n'est besoin de salle ou de scène : la rue est leur espace. Inspirées de différents courants afro-brésiliens, l'ardeur et la ferveur créent une alchimie de rythmes et de mouvements qui visitent le primitif et la modernité, alliant une idée de danse tribale aux battements du cœur de la cité urbaine. Les six « énergivrées » respirent et bondissent aux pulsions des tambours et percussions, sautent et dansent, laissant sourdre au cœur du public une explosion de joie qui gagne en puissance en réponse à leur voix. Les couleurs, la vélocité de la danse et le jeu rythmique s'amplifient quand interviennent des instruments de récupération, explosant la construction musicale à l'image du gong annonçant 2ème round, pièce pour quatre danseurs et accordéoniste, de laCompagnie Tango Sumo.

Chacun à sa table, à l'intérieur du ring, conte quelques brèves de comptoir au public si proche que chacun s'y trouve engagé et se reconnaît. L'accordéon chante des complaintes ordinaires. Maître de cérémonie, complice de la cloche, il ouvre et ferme les scènes à sa guise. Celle-ci annonce la débâcle : les quatre se lèvent, se cherchent, s'affrontent, esquivant table et siège d'une roulade, une jambe en large cercle contourne l'autre, se glissant lestement le long d'un bord de table qui reçoit l'arabesque du suivant. On s'accroche, on s'empoigne, on se lie un contre un, deux contre deux ; ça joue, ça danse.

Depuis mars 2002, la compagnie du chorégraphe Olivier Germser ne cesse de marier théâtre, cirque et musique, faisant appel à des artistes complets. Dans l'univers mi-clos de son nouveau spectacle, voilà une allégorie de la relation des hommes ; 2ème round est une danse de l'entraide, de l'affrontement, de l'ivresse et de la séduction telle que la raconte la plainte du tango.« Le geste s'invente et s'inscrit dans le pavé, mille et un piétons traversent d'invisibles arabesques sans le savoir, mais quelques uns le savent. »

FC