Chroniques

par laurent bergnach

Macron & Omicron
(fragments d’une dictature sanitaire)

Paris
- 1er janvier 2022
passé et présent d'une dictature sanitaire en France, en 2020 et 2021
© bettmann archive

« Têtue, la Vérité écrit : on savait. »1
Hélène Cixous

Au printemps 2017, désireux de remporter une élection présidentielle, Emmanuel Macron écrivait aux Français : « Le premier chantier sera celui de l’éducation et de la culture ». Cette promesse, inattendue en première place d’un programme en six points – avant même le travail, la modernisation de l’économie et le renfort de la sécurité nationale –, n’a pas échappé aux citoyens de Gauche, trahis par le socialisme dévoyé de François Hollande. Mais qu’une pandémie s’abatte sur la planète déboussolée, et le projet devient caduc. Pire que tout, on ferme les écoles, les bibliothèques, les théâtres. Puis on réouvre. On confine à nouveau. Tout cela dans l’attente de masques et d’un vaccin pour mettre fin au cauchemar.

C’est encore le temps des nouvelles rassurantes, l’époque où Agnès Buzyn, alors Ministre de la Solidarité et de la Santé, annonçait que « les risques de la propagation du virus dans la population sont très faibles » (24 janvier 2020), tandis que Sibeth Ndiaye, encore Porte-parole du Gouvernement, affirmait que le masque n’est « pas nécessaire quand on n’est pas malade » (17 mars 2020). Leur départ du gouvernement s’accompagne d’un durcissement du discours. Désormais, on a des masques à vendre, un vaccin à écouler. On fait peur aux gens avec des squelettes en carton-pâte. Mais certains citoyens ne veulent pas d’un vaccin toujours en phase d’expérimentation, alors qu’il y a tout à gagner à l’immunité naturelle.

Le discours politique oppose désormais les solidaires (doublement, triplement vaccinés) à ces autres, fustigés à l’envi, appelant l’anathème de Sarah El Haïry, Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, qui déclare : « aujourd’hui les non-vaccinés sont des pro-virus » (17 décembre 2021). Cette inquisitrice pro-pagande cristallise en profondeur les dangers d’une pensée binaire. Car on peut s’opposer à l’injection sans applaudir la maladie. Qui aime les virus ? Certainement pas cette génération qui a perdu des proches avec l’apparition du Sida et voit aujourd’hui son entourage souffrir d’un produit censé protéger les plus fragiles (coma le jour même de la troisième dose, crise d’arthrose déformante lors de la deuxième, etc.).

On ne peut insulter des citoyens soucieux de prudence, capables de se renseigner sur les effets secondaires du vaccin auprès de scientifiques éloignés des plateaux de télévision. Par exemple, Benoit Ochs, médecin généraliste au Luxembourg (1er novembre 2021) [voir la vidéo]. En première ligne de la pandémie, il témoigne d’analyses de sang très anormales chez des patients soudain fatigués, suite à une vaccination même ancienne, et relaie des échos glaçants de la maternité (micro-thromboses placentaires inédites) ou de la salle d’autopsie (lésions d’un nouveau genre). Et de conclure, fort de centaines de personnes soignées sans problème avec d’autres molécules : « je peux le dire avec certitude, c’est un mauvais vaccin ».

De même, écoutons Christian Vélot, maître de conférences en génétique moléculaire (11 décembre 2021) [voir la vidéo]. Ce biologiste relativise la dangerosité du virus (« on n’a pas un virus qui tue, on a un virus qui porte l’estocade finale chez les gens fragiles ») par rapport au traitement administré, c’est-à-dire un produit qui non seulement n’empêche pas la contamination ni la transmission, mais favorise l’essor des souches variantes pathogènes. Son message est clair : « il en va de la responsabilité collective de ceux qui ne sont pas vulnérables vis-à-vis du virus de ne pas se faire vacciner pour ne pas créer les conditions d’émergence de nouveaux variants ». En d’autres termes, il faut passer de la prudence à la résistance.

Enfin, dans cette liste de scientifiques, citons le virologue Jean-Michel Claverie (17 décembre 2021) [voir la vidéo], lui aussi scandalisé par ce qu’il nomme au mieux un échec, au pire une escroquerie : « on n’a jamais vu un vaccin qui dure trois mois ». Comme d’autres, il soulève le problème central : la priorité a été accordé à des laboratoires qui promeuvent un vaccin sur lequel nous n’avons aucun recul (ARN messager), plutôt qu’à ceux qui œuvrent de façon classique (virus inactivé, avec un spectre large). Au final, laisser circuler le virus reste la meilleure façon d’obtenir une immunité naturelle qui protège contre le coronavirus et ses variants, actuels et à venir – ce qu’on a toujours su, semble-t-il.

L’instauration d’un passeport sanitaire glorifie les solidaires, dont certains clament aux réfractaires que c’est aussi pour eux qu’ils se font vacciner. Qui leur a demandé quelque chose ? Et qui peut supporter une dette imposée ? Si leur fibre charitable est soudain réveillée, que ces bons samaritains s’occupent d’entraver aussi la pollution des eaux et des airs, qui est une cause de mortalité autrement plus quotidienne. Plus généralement, qu’ils se soucient d’écologie car ce n’est pas un Chinois qui mange un pangolin qui déclenche une pandémie, mais la déforestation et l’élevage intensif – on pourrait y ajouter les expériences de laboratoire foireuses mais l’auteur n’a pas de pass' pour partir enquêter à Wuhan.

Voilà, la chose est dite, par un paria dont la liberté de déplacement se réduit à mesure qu’augmente l’urgence de penser. Du coup, il convient de se demander pourquoi des gens vaccinés se sont trouvés positifs au test en 2021, à l’instar de Roselyne Bachelot, Élisabeth Borne et Agnès Pannier-Runacher – autres femmes du gouvernement, mises en valeur depuis le début de ce texte afin de saluer un bel exemple de parité. Serait-ce lié au non-respect des gestes barrières ? Sapristi ! Encore et toujours, il faut insister sur une nécessaire distanciation, et saluer le jeune Damien Tarel pour l’avoir rappelé à Emmanuel Macron lorsque celui-ci s’était agrippé à son avant-bras, dans la chaleur du printemps drômois (8 juin 2021).

Majeurs et non-vaccinés, nous pouvons résister à la pression sociale. Ce n’est pas le cas des enfants âgés de cinq à onze ans, déjà soumis au port du masque, inutile pour eux qui ne développent pas de forme grave de la maladie, et à qui l’on injecte maintenant un produit qui a fragilisé le cœur de nombreux adolescents. Il est irresponsable sinon criminel que des politiciens s’obstinent à ce point, alors même qu’ils disparaitront des radars dans quelques semaines, peut-être même avec un sourire narquois. C’est en pensant aux parents désemparés, à nos gosses malmenés que j’écris ces mots. Ces gosses qui, espérons-le, liront un jour ces autres mots dans la pièce d’Hugo qui captiva Verdi : « un roi qui s’amuse est un roi dangereux »2.

LB

1 Hélène Cixous, La Ville Parjure ou La réveil des Érinyes (Théâtre du Soleil, 1994),
pièce inspirée par l’Affaire du sang contaminé (1983-2003).

2 Victor Hugo, Le roi s’amuse (Comédie Française, 1832) ;
Giuseppe Verdi, Rigoletto (La Fenice, 1851).