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Chroniques
Antonio Vivaldi
concerti pour violoncelle (vol.1)
Collaboration entre le musicologue Alberto Basso et le label indépendant Naïve, prévoyant la sortie d'une centaine de disques entre 2000 et 2015, l'Édition Vivaldi arrive tout doucement au milieu du défrichage de la planète Vivaldi. Tout doucement, mais pas silencieusement, car les critiques rencontrées par l'ensemble de la presse musicale – dans ces pages, particulièrement – saluèrent plus d'une fois la qualité du projet. C'est une nouvelle fois le cas avec le premier volume consacrés aux Concerti per violoncello du Vénitien.
Rompant avec l'usage décoratif du soliste dans les premiers concerti répertoriés au début du XVIIIe siècle (Poropora, Tartini, Vandini, etc.), Vivaldi apportera au genre ses lettres de noblesse. Si le musicien maîtrise la viole d'amour, que son instrument de prédilection est le violon, c'est au violoncelle qu'il revient de participer aux expérimentations les plus anciennes, destinées, en toute logique, aux jeunes enfants trouvées de l’Ospedale della Pietà. Avec ses cinq violoncellistes actives, l'institution participe à l'engouement européen pour l'instrument, au point que l'on dénombre vingt-huit concerti vivaldiens écrits pour lui, principalement entre 1723-1729, puis entre 1935-1938. En quantité, ils se placent directement après les concerti pour violon (plus de deux-cents) et ceux pour basson (trente-neuf) – rappelons que le label Naxos entreprit, il y a moins de cinq ans, une intégrale de ces derniers [lire notre critique du CD] – ; on peut y lire la compréhension profonde d'un créateur sachant tirer profit des capacités offertes : différents registres, vastes intervalles, etc.
Conçues pour trois genres de formation, de trois mouvements chacune, sept pages se succèdent ici (que nous soumettons à l'ordre chronologique), mêlant caractère expérimental et œuvre de maturité : Concerti RV 398, RV 406, RV 409 (au caractère expérimental), RV 409, RV 410, RV 414, RV 419, et RV 421. Habitué à la viole de gambe et au violoncelle baroque, Christophe Coin délivre un jeu souple à la sonorité ronde, quelquefois mélancolique, rauque ou haletant mais le plus souvent allègre. Sa lecture apportant beaucoup de relief à l'ensemble Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini nous régale de phrases au moelleux tonique, d'un mordant délicat.
SM