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C'est à la demande d’Harry Vogt, producteur à la radio de Cologne, que Brice Pauset (né en 1965) entreprit de composer les deux mouvements de sa Kontra-Sonate d'après la Sonate en la mineur D845 de Schubert, en 1999. Lui-même familier du piano-forte dont il joue volontiers, il n'avait pas pensé jusqu'alors qu'il put être intégré dans l'instrumentarium d'aujourd'hui.

Cet enregistrement reprend le principe du concert tel qu'il fut donné à la création, puis entendu à Paris dans le cadre du festival Agora, à l'Ircam, en 2001. Ainsi peut-on entendre la sonate-source, pour ainsi dire, placée au centre du programme, chacun des mouvements venant l'encadrer pour développer une sorte d'exégèse étrangement repliée sur elle-même, comme l'est bien souvent la musique de Pauset.

Si la sonorité, la couleur particulière, la précarité troublante et tendre de l'instrument demeurent fascinantes, tant dans l'œuvre contemporaine que dans celle de l'aîné, la Kontra-Sonate s'avère peu convaincante. L'on goûtera la précision et la bonne volonté d'Andreas Staier, défendant le projet avec un engagement véritable.

Dans la Sonate de Schubert, le pianiste offre une interprétation plus radicale encore que celle qu'il avait gravée par le passé ; ici, il disparaît dans une régularité horlogère, faisant visiter de discrètes lueurs d'inquiétude à une pâte sonore qui se garde de s'exprimer pleinement.

HK