Recherche
Chroniques
Cristofaro Caresana – Francesco Provenzale
œuvres sacrées
L'orchestre La Cappella della Pietà de'Turchini tient son nom de la Chapelle des Turquoises, musicalement très active dans la Naples baroque. Précisément, le compositeur Francesco Provenzale (1624-1704) fut maître dans cette institution, ainsi qu'au Conservatorio San Maria di Loreto, à la fin du XVIIe siècle, avant de diriger la chapelle du Trésor de San Gennaro.
Le chef Antonio Florio n'en est pas à sa première exploration discographique de l'œuvre de ce compositeur puisque, dans la collection des Tesori di Napoli que publie Opus 111, il a déjà fait paraître quatre volumes (Vêpres, Motets, une Passion et La colomba ferita).
Nous tenons cette fois le dix-septième volume de sa présentation de la musique religieuse polychorale napolitaine. Une notice documentée et fort intéressante du musicologue Dinko Fabris (traduite par Michel Chasteau) introduit efficacement aux œuvres gravées, le Dialogo sacro a cinque con strumenti et le motet à neuf voix et instruments Pange Lingua dans sa version originale – une version plus tardive pour deux voix fut jouée récemment au Festival de Saint-Denis [lire notre chronique du 8 juin 2004] –, tout deux de Provenzale, et au centre du programme une sonate et la messe brève à huit voix et instruments Exultet orbis gaudiis de Cristofaro Caresana (1640-1709), organiste à la chapelle Reale.
Intitulé La bella devozione pour toutes les raisons que vous apprendrez en lisant le texte de Fabris, ce disque nous ravit par une sereine et non moins brillante vocalité, servie par un art totalement maîtrisé de l'équilibre. À l'articulation précieuse des instruments répond un chant souvent délicat et diaphane où l'on retrouve des fidèles comme le ténor Giuseppe de Vittorio ou l'excellent contralto Daniela del Monaco, par exemple.
AB