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Alors qu'à son époque, le chant grégorien était exécuté de manière martelée, Dom Guéranger (1805-1875) – premier abbé de Solesmes et restaurateur de la vie bénédictine en France après la Révolution – demande à ses moines de phraser en vue d'une exécution soignée et expressive.

« Ils se livreront, écrit-il dans Notions sur la vie religieuse et monastique (1885), à l'étude du chant avec zèle dans le but unique de la gloire de Dieu, et combattront généreusement le dégoût naturel qu'ils y auraient, se souvenant que s'ils ne peuvent arriver à une grand perfection sous ce rapport, ce sera beaucoup d'avoir atténué les inconvénients que leur voix pourrait présenter. »

Pour émettre louange, prière et confession avec naturel, une voix souple, une diction parfaite et une ardeur enthousiaste deviennent des atouts précieux. Dom Guéranger demande à chaque frère le meilleur de lui-même puisque son « chant est destiné à se mêler à celui des Anges » et que « Dieu n'agréerait pas un chant négligé ou souillé par des prétentions humaines ».

Moine de Solesmes et longtemps chantre dans son monastère, Dom Jacques-Marie Guilmard y enseigne aujourd'hui le chant grégorien, tout en poursuivant des recherches sur l'origine de ce chant. Le présent guide est destiné aux fidèles et aux prêtres qui veulent participer à la Messe ou à l'Office, en chantant sur des textes latins. L'étude des chants ornés, qui demanderait d'amples développements, laisse place à celle des récitatifs du prêtre.

Les conseils portent sur la prononciation de certaines lettres et diphtongues, sur l'accentuation et le phrasé, le tempo et les cadences, le ton psalmodique ou encore les règles de concordance de la mélodie avec le texte dans les clausules. Illustrée par des portées et accompagnée d'un CD (Gloria, Credo, Prière eucharistique, etc.), une lecture intelligente de la liturgie devient ici à la portée de tous.

SM