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Chroniques
Giovanni Gabrieli
In Festo Sanctissimae Trinitatis
Andrea et Giovanni Gabrieli ont fixé la pratique des passages instrumentaux dans le déroulement des offices par la publication des Concerti per voci e stromenti musicali en 1587. Il devient alors courant qu'en la Basilique San Marco de Venise l'on présente un accompagnement du rite utilisant plusieurs chœurs polyphoniques alternés, deux orgues et un ou plusieurs groupes instrumentaux distribués dans l'espace de manière à créer autant d'effets de répons. L'origine d'un développement à la fois riche et complexe remonte au motet à double chœur, spécifiquement vénitien.
Assai réédite l'enregistrement d’In festo sanctissimae Trinitatis effectué par Jean Tubéry il y a cinq ans, avec le Chœur de chambre de Namur et l’ensemble La Fenice. Ce disque rend parfaitement compte des jeux d'alternance entre chœurs et groupes d'instruments, nous ramenant aux premières heures du concerto du maître qui allait influencer la musique européenne tout entière. Heinrich Schütz, élève de Gabrieli, rapportera de Venise en Allemagne le principe concertant, intervenant dans les pièces vocales, l'utilisation d'une basse continue et les phrases confiées à des voix solistes, propageant l'art de Gabrieli dès 1619 dans ses Psaumes de David qu'il publie à Dresde.
Les amateurs d'une vocalité travaillée apprécieront cette parution dont il suffirait de citer la Canzon decimasettima à trois chœurs ou l'Omnes gentes à quatre pour convaincre.
MI