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Chroniques
Luc Ferrari
œuvres avec piano
Des œuvres où la musique devient sujet de questionnement, où la façon de faire de la musique devient propos principal, où le fait d'écrire de la musique est en doute, les compositeurs des cent dernières années – pour parler vite – en ont produites de nombreuses.
Conçue comme une pièce de théâtre musical, la Collection de petites pièces ou 36 enfilades pour piano et magnétophone, imaginée entre 1984 et 1985 par Luc Ferrari (né le 5 février 1929, à Paris), montre un pianiste dubitatif qui parle à son instrument, actionne le tape, etc. Mais lorsque le maître d'œuvre est un champion du collage de mauvais goût, ça fait mal !
Entre d'infâmes jingles répétés jusqu'à plus soif, un clin d'œil affreusement vulgaire à Zarathoustra en passant, des improvisations jazzy bêtes comme chou, des rêveries prétentieuses qui doivent tout à Satie, et des bidouillages aussi ternes que lourdement datés, voici un disque qui vous offrira quelques paroles – comme des commentaires non développés, voir des conseils (il faut comprendre, par exemple) – elles-mêmes traitées avec des échos, de gentils petits brouillages soixantedixards, et autres exquises réjouissances.
Reste à saluer tout de même le très beau travail de Michel Maurer au piano, rejoint par Françoise Rivalland à la percussion dans les quatre dernières plages du disque, consacrées à Jeu du hasard et de la détermination, une œuvre de 1988-89 réalisée par le GRM, sensiblement moins complaisante, qui décline des motifs répétitifs, des souffles, quelques bribes rythmiques qui se posent en énigme, et un piano toujours flatteur, à l'attaque claire et magnifiée par le chaos environnant.
HK