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Chroniques
Martin Matalon
Trame V – Trame III – Torito catalan
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Outre les Traces et les partitions conçues pour les films de Buñuel – tel Le scorpion [lire notre critique du CD] –, Martin Matalon (né en 1958) est coutumier de l'écriture par cycles. Ainsi celui des Trames, commencé en 1997, et comptant aujourd'hui sept opus. Ces pièces réunissant quelques musiciens autour d'un soliste, dans un esprit chambriste, ont peu à peu laissé prendre un envol proprement concertant à leur inspiration, jusqu'à Trame VII pour cor et ensemble (2005), créé en novembre dernier à Cologne. Commande de l'Orchestre National de Lorraine, Trame V pour trompette et orchestre (2003) fut créé par cette formation à l'Arsenal de Metz, il y a juste trois ans ; aussi est-il naturel que le disque qu'elle consacre à l'œuvre de Matalon, alors en résidence dans cette ville, commence par ce Concerto pour trompette et orchestre dédié à la mémoire de Jimmy Sus. C'est ici Éric Aubier qui en magnifie la polymorphie timbrique, sans en désavouer jamais le doux flirt jazz.
Trois ans plus tôt, la soirée d'ouverture du festival Présences (Radio France) présentait la création de Trame III, concerto pour violoncelle et orchestre (1999), par Anssi Karttunen et l'Orchestre National de France placés sous la direction de Pascal Rophé. Si la part accordée au soliste reste belle, l'œuvre s'évertue à explorer les possibles fusions avec l'orchestre, réalisant certaines tensions par l'opposition des attaques et des couleurs, ou révélant au contraire des similitudes par l'emploi de types de jeux subtilement choisis. Sous la direction de Jacques Mercier, la formation lorraine s'ingénie à rendre compte du raffinement de l'écriture orchestrale. On est cependant moins convaincu par la prestation de Marc Coppey…
Pour Un chien andalou de Luis Buñuel (1928), Matalon imagina Las siete vidas de un gato (1996) pour huit musiciens et électronique. Quelques années plus tard, il s'attèle à une version orchestrale, livrée au printemps 2002 par l'Orchestre National d'Ile-de-France et la présente baguette, à Pleyel, sous le titre Torito catalan. Sur ce disque, on en goûtera une interprétation expressive.
HK