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On ne sait pas grand'chose de Mattio Rampollini, si ce n'est qu'il est né dans les environs de Florence en 1497, qu'il fut nommé maître de chant des clercs de San Lorenzo en 1515, puis, succédant à Bernardo Pianso en 1520, maître de chapelle à Santa Maria del Fiore. Disparu de la scène florentine durant l'insurrection qui détrôna les Médicis, il y revint avec l'avènement de Cosme II de Médicis, dans les années trente, qui l'engage dans sa chapelle familiale. Il meurt à Florence en 1553.

Que se passa-t-il entre 1534 et 1553, nul ne le sait, bien que l'ensemble des œuvres de Rampollini qui nous soient parvenues pourrait bien dater précisément de ces années-là. Imprimé à Lyon dans l'atelier de Jacques Moderne, et publié entre 1546 et 1554, son Libro de Musica contient sept cycles complets de madrigaux, tous écrits sur des poèmes du Canzoniere de Pétrarque.

L'ensemblePoïésis dirigé par Marion Fourquier offre avec ce disque une approche passionnante, sensible et gracieuse d'un répertoire inconnu dont la déroutante mélancolie force l'écoute. L'équilibre des combinaisons instrumentales vient ici magnifier le raffinement d'un chant dont la délicate expressivité demeure toujours idéalement dosée.

On suivra pas à pas le texte des Canzone 37 et Canzone 331 – Si fragile est le fil à quoi tient mon accablante vie et De la source de ma vie j'avais coutume de m'éloigner –, œuvres d'un musicien dont aucune encyclopédie ne nous parle à ce jour. D'où, peut-être, le buste sans visage faisant face au fac simile du 1er Livre, réalisé par Anne Peultier, toujours inspirée dans ses illustrations pour ce label.

AB