• pages de chevet

« Si l'écoute de la musique est envisagée comme une action parfaitement naturelle, son miroir, l'écriture, est un geste particulier au tracé tortueux et tourmenté qu'il est souvent difficile d'expliquer. Et d'ailleurs, n'y aurait-il pas une redondance à vouloir commenter ce qui est déjà écrit ? Pour les œuvres des autres, je peux toujours m'en approcher et regarder comment elles ont été conçues, tenter d'en apprivoiser le sens, essayer d'en déchiffrer quelques secrets. Par un discernement plus difficile, il est possible de chercher à saisir à quel moment, par quel procédé, par quelle transfiguration cette accumulation d'éléments, qui sont à la portée de tout le monde, offre une œuvre unique que personne d'autre n'a pu imaginer »(avant-propos de l'auteur).

Ces Histoires d'opéras, écrites par le compositeur Philippe Fénelon dans cette langue fluide et savante qui est aussi la marque de sa musique, sont autant d'éclairages passionnants sur une douzaine de grandes œuvres du répertoire lyrique, parmi lesquelles Le Chevalier à la rose, Pelléas et Mélisande, Ariodante ouIdomeneo.

« Parfois, explique-t-il, au spectacle, concentré et solitaire, je me sens comme un radeau qui me transporte d'un monde à l'autre. Je me laisse alors entraîner dans un voyage qui dure un instant. Mais cet instant peut être aussi long qu'une vie entière. »

Mais ces Histoires d'opéras sont aussi les siennes : Philippe Fénelon, en dévoilant une partie de son journal intime, nous plonge au cœur de la création de ses propres opéras, Le Chevalier imaginaire, Les Rois, Salammbô et Faust.