• pages de chevet

S'il fut formé par des maîtres pour lesquels la tradition de l'improvisation faisait partie intégrante du métier d'organiste, Olivier Messiaen rappelait à Claude Samuel, lors de célèbres entretiens, son peu de tendresse pour la composition aléatoire : « Je ne crois pas au hasard car je suis chrétien ; je crois à la providence et je considère que tout ce qui arrive est prévu. Bien sûr la liberté des événements est respectée mais, pour Dieu qui voit simultanément toutes choses, il n'y a pas de hasard ». Aujourd'hui, nul n'ignore la foi ardente qui animait l'un des compositeurs les plus connus du XXe siècle, lequel préférait le chant des oiseaux au rire de ses congénères et au prêtre ouvrier le croyant solitaire.

Philippe Olivier, qui a dialogué à plusieurs reprises avec le musicien entre 1985 et 1992, année de sa mort, explore ici la singularité spirituelle du message de Messiaen, dans une Europe où les valeurs religieuses sont malmenées. Son ouvrage établit des passerelles constantes entre les compositions du créateur – pouvant se comprendre comme un acte de foi, paré des armes de la lumière chères à Saint Paul – et des thèmes religieux essentiels.

Les différents chapitres de l'ouvrage (Béatitudes, Conversion, Eucharistie, etc.), souvent teintés de références aux écrits du cardinal Joseph Ratzinger – l'actuel Benoît XVI –, nous peignent l'homme en quête (une rencontre avec Jean-Paul II, une visite dans un kibboutz, etc.) indissociable du père des Visions de l'Amen. De façon plus anecdotique, l'auteur revient sur certaines accusations d'avarice, de vanité ou même de plagiat.

LB