Dossier

entretien réalisé par bertrand bolognesi
monaco-paris – 28 février 2014

Printemps des arts de Monte-Carlo
une rencontre avec Marc Monnet

Ce soir l’Orchestre Philharmonique de Liège, avec le violoniste Lorenzo Gatto et sous la direction de Christian Arming, inaugurera la trentième édition du Printemps des arts de Monte-Carlo par un programme Lekeu, Glazounov et Scriabine. Ce festival passionnant se déclinera en cinq week-ends, du 14 mars au 13 avril. Comme à son habitude, le compositeur Marc Monnet, qui en est le directeur, a imaginé une nouvelle façon de vivre l’expérience du concert. Outre deux portraits (Joseph Haydn et Alexandre Scriabine), il nous convie à découvrir la culture traditionnelle japonaise, mais aussi à entendre treize créations mondiales commandées à nos contemporains.

Marc Monnet, compositeur et directeur du Printemps des arts de Monte-Carlo
© olivier roller | le compositeur marc monnet

En 2011, vous avez été nommé directeur du Printemps des arts de Monte-Carlo dont l’édition 2014 célèbrera les trente années d’existence. Dans le souci de modifier le rapport entre le public et le concert, vous avez imaginé plusieurs innovations. Par exemple, en quoi consiste le Voyage Surprise ?

J’ai travaillé sur les formes du concert. Il me semblait que c’était important. Depuis environ un siècle, la forme du concert s’est sclérosée. Autrefois, on parlait et on mangeait durant les représentations d’opéra, avec la Société des Concerts du Conservatoire, on donnait les Ouvertures en fin de programme. Aujourd’hui, personne n’oserait jouer une Ouverture en fin de concert ! J’ai donc eu envie de changer cet état de fait. Plusieurs modalités ont été expérimentées à partir de ce désir que j’avais de tenter de renouveler la forme du concert. Les Journées surprenantes : le public fut invité de 14h30 à 18h30 pour plusieurs concerts, avec des changements de salles, de dispositifs, mais aussi de répertoires. On observe que des publics sont « spécialisés » selon les styles : opéra, musique baroque, musique classique, création contemporaine, et ainsi de suite, et ces publics ne s’interpénètrent pas. En programmant sur une Journée surprenante un récital de Lieder puis un quatuor contemporain, puis de la musique ethnique, j’ai imaginé de faire se rencontrer ces différents publics dans une expérience autre. En dehors de la forme de concert, j’ai invité des musiques extra-européennes, ce qui confronte les gens à des organisations sonores qui incitent à entendre d’autres modes d’organisation, non pour « déranger » mais pour s’habituer à être plus tolérant à l’écoute de musiques qu’ils ne connaissent pas. Par exemple, pendant l’édition 2013 j’ai fait entendre la musique millénaire du Cambodge qui fonctionne sur des gammes complètement inattendues pour l’oreille occidentale ; le public était simplement fasciné !

Quant au Voyage surprise, j’ai pensé convier le public à une journée où les spectateurs ne savent pas où on les emmène ni ce qu’ils vont entendre. On réalise cette journée le dimanche car c’est le jour où le plus de public est disponible. On part à 13h pour revenir vers 19h. Cette formule fut notre meilleure vente, ce qui donne beaucoup à réfléchir sur le besoin de sortir des sentiers battus. Je peux vous dire que le public du Voyage surprise se révèle très disponible, qu’on peut lui faire entendre ce que l’on veut car il est libéré des a priori du concert. Les lieux sont toujours des endroits non prévus à l’origine pour le concert : ce peut être dans une église, mais aussi bien dans une usine de réparation de trains que près des rotatives d’un journal ! On a joué de la musique de toutes les époques, des créations comme du grand répertoire. Les gens gardent des souvenirs incroyables de ces voyages. Je me suis rendu compte aussi que dans ce contexte inattendu le public est complètement libre, ouvert. Donc la forme du concert a une véritable incidence sur la disponibilité du mélomane. Elle est une sorte de pré-conditionnement de son écoute. C’est important, car la musique est infinie, bien sûr ! La passion ne supporte guère les frontières… d’autant qu’une musique du passé peut vous faire entendre une musique d’aujourd’hui, et vice versa. Il est bien évident qu’on aimera plutôt ceci ou cela, qu’on retiendra telle musique plutôt que telle autre, selon sa propre personnalité, son écoute, son histoire, etc. ; je n’en disconviens pas, mais avant de le savoir encore faut-il écouter, par-delà tout a priori.

Et vous avez également proposé des concerts à domicile, je crois ?

Pendant plusieurs années j’ai fait des concerts à domicile qui furent un succès, mais que nous avons dû arrêter, car techniquement ils étaient trop lourds à gérer les demandes devenant extrêmement nombreuses... On se retrouvait dans des espaces réduits, où la relation avec l’autre n’est plus la même ; nous étions réellement dans la « musique de chambre ». Les musiciens étaient littéralement subjugués par la proximité du public qui lui-même abordait soudain le fait musical d‘une manière nouvelle. Avoir un musicien à deux mètres de soi, c’est en percevoir toute l’énergie.

l'affiche 2014 du Printemps des arts de Monte-Carlo
© atelier-champion.com

Il y avait aussi un côté très convivial, public et musiciens prenaient un verre après le concert : une rencontre était donc induite, qui n’est pas envisageable dans d’autres formats. C’est très important : c’est véritablement ainsi qu’on forme un nouveau public. Je ne crois pas du tout à la grosse publicité, au phénoménal, à l’événementiel, non. Je suis persuadé que sur ce sujet l’on avance par petites touches successives, peu à peu. C’est un travail de fourmis qui progressivement intéresse de plus en plus de gens à la musique. Ce qui ne m’empêche pas de proposer des concerts prestigieux, d’inviter la Staatskapelle de Dresde ou le London Symphony Orchestra, bien entendu.

Comment les concerts à domicile s’organisaient-ils ? Les gens vous demandaient-ils un programme ou alors ouvraient-ils leur porte à ceux que vous leur imposiez ?

En fait, je proposais aux gens de leur offrir la prestation des musiciens, moyennant seulement l’achat de dix places minimum sur les autres concerts du Printemps des arts de Monte-Carlo, pour leurs amis. Évidemment, au concert ayant lieu chez eux ils invitaient leurs proches ou amis, qui ils voulaient. Il nous est arrivé d’être trente ou quarante personnes, jamais plus. Donc nous prenions en charge le choix des musiciens, celui du programme, le coût, l’organisation technique, etc. Je ne restais pas dans un programme convenu, vous vous doutez bien : j’en ai profité pour faire entendre à nos hôtes toutes sortes de musiques. Là encore, comme pour le « voyage surprise », la forme du concert permet d’ouvrir le répertoire sans contrainte.

Rien de confortable, donc…

Je suis contre le confort, vous l’avez bien compris (rires) ! Je pense que le confort tue tout. Comme l’habitude, d’ailleurs. L’état d’écoute ne relève jamais de l’habitude ou du confortable. Écouter n’est pas quelque chose d’évident, ne serait-ce qu’écouter quelqu’un qui vous dit quelque chose, ou un professeur, que sais-je : on n’est pas forcément disponible. L’état d’écoute n’est pas naturel, il faut le provoquer, le stimuler.

À regarder le programme de cette nouvelle édition, on est exactement dans l’illustration de cette volonté de « bousculer » l’écoute. On y rencontre de la musique traditionnelle d’ici et de là, des créations de commandes, de la musique contemporaine « classique » – je veux dire par là qu’elle n’est pas en création mais qu’on interprète des pièces un peu anciennes –, mais encore un fil sur un compositeur ou une partie de l’œuvre d’un compositeur qui ouvre les oreilles à d’autres choses…

Il est inutile de se répéter, il y a suffisamment d’histoire musicale derrière soi pour se permettre le luxe de changer de compositeur chaque année. J’élabore donc des formes de portraits et m’impose d’avoir deux compositeurs-pilotes par édition, deux compositeurs-pilotes dont on propose des concerts monographiques et qui changent chaque année. De ces musiciens j’essaie de faire entendre des pièces qu’on ne présente jamais. Pour vous donner un exemple, il y a deux ans nous avons monté la Missa Sacra Op.147 de Robert Schumann que quasiment personne ne connaît, y compris parmi les chefs d’orchestre. C’est une œuvre magnifique de près de quarante minutes, l’une des dernières pages de Schumann, écrite à la toute fin de sa vie. Il m’a semblé urgent de la faire redécouvrir. C’est le cas aussi des exquises petites pièces pour mandoline et pianoforte de Beethoven ! Dans cette veine-là, il y aura ce printemps le seul des trois opéras pour marionnettes d’Haydn qui nous reste, Philémon et Baucis. On le monte avec Fabio Biondi au pupitre de son Europa Galante et la Compagnie Marionettistica Carlo Colla e Figli de Milan (27 mars). J’aime bien amener de tels trésors au public. Il s’agit donc de mêler les répertoires, mais aussi de creuser une certaine méconnaissance commune de la musique classique qu’on croît pourtant connaître.

Les concerts voyagent-ils dans le temps ?

le compositeur toulousain Pierre Jodlowski, joué au Printemps des arts de Monaco
© s.przerwa | le compositeur pierre jodlowski

Oui, je pense qu’il faut ouvrir sans cesse, sortir de l’éternel schéma « ouverture, concerto, symphonie », éviter de jouer trois pièces nouvelles en création dans un même concert, etc. J’intègre donc la création contemporaine dans un programme « ancien », voire dans des formes inédites. Un exemple : j’ai fait venir le carillon de Douai, un magnifique instrument de quelques cinquante cloches, et commandé une œuvre de quatre minutes à un compositeur pour ce carillon (Philipe Hurel) ; nous avons promené et fait sonner dans toute la ville ce carillon avec cette œuvre nouvelle. Cette année – et il m’aura fallu rien que trois ans pour réussir à le mettre en place ! – je monte Momente de Karlheinz Stockhausen, une œuvre passionnante qu’on n’entend quasiment jamais (20 mars), dans le même concert, nous aurons une création de Pierre Jodlowski avec les danseurs de l’Académie de danse de Monaco. Dans une autre journée, nous avions des œuvres de Liszt, Cage, Dalbavie, un poète (Charles Pennequin), etc.

2014 au Printemps des arts de Monte-Carlo, ce seront Haydn et Scriabine. Pourquoi ?

D’abord parce que je nourris personnellement une grande passion pour Haydn. Voilà un compositeur absolument extraordinaire ! Il est inventif, antidogmatique, quelqu’un d’incroyable. Ces quatuors sont parmi les œuvres les plus inventives, je dirai très « contemporaine » dans leur construction. On donnera également les trios pour baryton, cet instrument tombé en désuétude mais qu’aujourd’hui savent jouer certains musiciens de pratique baroque (22 mars). Bien évidemment, ces portraits n’ont rien d’exhaustif. S’agissant d’Haydn, ce serait proprement impossible de faire une intégrale de ces œuvres, d’autant que je ne vois pas l’intérêt du principe d’intégrale… (rires) ! Nous aurons aussi un concerto pour clavecin et deux symphonies (5 avril), des quatuors à cordes (21 mars et 12 avril), bien sûr, sans oublier l’opéra de marionnettes. Figurez-vous que malgré ma grande passion pour Haydn, je ne l’avais jamais programmé ; il fallait corriger ça.

Quant à Scriabine ?

Alexandre Scriabine est un musicien mal connu. On donnera une grande partie de son œuvre symphonique, et on montera le Prométhée avec les lumières – il sera joué deux fois dans la soirée, parce qu’une pièce comme celle-ci vaut vraiment la peine qu’on la joue une seconde fois dans le même concert (23 mars). Scriabine est de ces personnages de l’histoire de la musique que le public ne connait pas vraiment. Esotérique sous certains aspects, il est aussi atypique par son refus du folklore de son pays… Encore faut-il tenir compte de la région dans laquelle nous nous trouvons : en 2012, j’ai proposé un portrait d’Anton Bruckner dont furent alors données cinq ou six symphonies, car Bruckner n’est que rarement joué ici ! Bien évidemment j’ai pu inviter les meilleurs formations en la matière, qu’il s’agisse duLondon Symphony Orchestra, du Tonhalle-Orchester Zürich ou de la Staatskapelle de Dresde, entre autres, de sorte que ces symphonies furent données avec le niveau d’excellence requis. Après les concerts, beaucoup de gens m’ont fait part de leur découverte d’un monde qu’ils ne soupçonnaient pas.

Cette connaissance que vous avez de la scène contemporaine vous a conduit à programmer nos « grands contemporains »…

J’ai fait venir d’abord les grands compositeurs qui n’étaient jamais venus à Monaco et sur la côte. En 2006, Pierre Boulez vint diriger ici deux concerts de sa propre musique. Il y eut également Mauricio Kagel ; on a enregistré in loco son dernier disque avant sa disparition. Mais aussi Helmut Lachenmann, György Kurtág, Henri Dutilleux... Malheureusement, il était trop tard pour Luciano Berio et Stockhausen. Eh bien, ces compositeurs m’ont tous dit qu’ils venaient dans cette région pour la première fois. Cela peut paraître extravagant, mais c’est pourtant bel et bien le cas. Par exemple, Boulez constatait : « le dernier concert dont je me souviens, c’était à Nice il y a trente ans ». Imaginez ! Il me semble important que le public de la Côte d’Azur entende et rencontre ces compositeurs de leur vivant.

Pour fêter les trente ans du festival, vous avez commandé les Trois-minutes. Qu’est-ce que c’est ?

En dix ans au Printemps des arts de Monte-Carlo, j’ai passé trente-huit commandes à des compositeurs. Pour cet anniversaire, j’ai imaginé de marquer le coup au début de chaque concert par trois minutes de création… quel que soit le concert qui suit, d’ailleurs ! Nous entendrons donc treize Trois-minutes entre le 14 mars et le 13 avril. Les compositeurs sont Jacques Lenot, Christian Lauba, Martín Matalon, Gérard Pesson, Frédéric Durieux, Ramón Lazkano, Franck Krawczyk, Jummei Suzuki, Frank Bedrossian, Colin Roche, Bruno Mantovani, Miroslav Srnka et Sébastien Gaxie.

Enfin, votre Bibilolo (2 avril), le projet La bocca, i piedi, il suono de Salvatore Sciarrino (12 avril) et les concerts Jeunes talents (22 et 28 mars, 5 avril) témoignent d’un partenariat avec les conservatoires et les écoles de musique. Peut-on parler d’un axe pédagogique du festival ?

le compositeur berbère Ahmed Essyad, joué au Printemps des arts de Monaco
© claude gassian | le compositeur ahmed essyad

Rien de révolutionnaire, sinon qu’il reste fondamental de former en permanence un public. Aux adultes nous proposons des rencontres avant le concert : un musicologue vient présenter un sujet présent dans le concert du soir, ou une œuvre, etc. Pour les plus jeunes, nous faisons un gros travail avec les éducations nationales monégasque et française. Bien sûr, nous emmenons enfants et adolescents aux concerts, mais encore nous les y préparons par des rencontres. Rendue possible par la Princesse Caroline de Monaco – une femme de culture qui s’engage à la défendre –, notre politique de prix maintient des tarifs extrêmement accessibles, ce qui naturellement joue beaucoup dans la diffusion de la musique au plus grand nombre. En ce qui concerne Bibilolo, en principe j’évite de programmer ma propre musique dans le cadre du Printemps des arts, mais il se trouve que cette pièce est fort ludique – elle avait d’ailleurs reçu le Prix des lycéens, ce n’est sans doute pas un hasard. Elle manipule un univers très contemporain de claviers électroniques qui forcément attire les jeunes dans « leur » monde. On fait tout un travail sur cette œuvre afin de la jouer deux fois pour un le jeune public, puis une fois le soir pour les adultes.

On peut parler de stratégie de public ?

Oui : une stratégie de programmation, de choix d’œuvres, de pédagogie, et aussi de création, puisqu’il s’agit de ne pas fuir le monde dans lequel nous vivons, de le vivre avec tous les compositeurs qui nous sont contemporains – et il y en a beaucoup, c’est formidable ! Comme à chaque époque, il y a des œuvres passionnantes et d’autres qui le sont moins, bien sûr. D’ailleurs on écoute les Variations Diabelli de Beethoven, mais on n’écoute pas les cinquante-deux autres qui furent écrites parallèlement…

Cette année, vous invitez le Japon…

Chaque année je convie le public à la découverte d’une culture extra-européenne. C’est une sorte de voyage dans une partie différente du monde, puisque nous changeons de destination tous les printemps. Cette fois, je pense que nous aurons vraiment de fort belles choses, avec les moines du Pavillon d’argent de Kyoto qui œuvreront à nous faire approcher plus profondément la culture japonaise (30 mars), que ce soit par l’art du bouquet, la cérémonie du thé, la cérémonie de l’encens, mais encore par le récital de flûte, le shakuhachi et le shō, etc. Bien sûr, je n’ai pas pu réaliser tout ce que j’aurais souhaité, parce que déplacer une troupe de Nō par exemple, induit un coût considérable, mais le résultat final se tient et promet beaucoup, je crois. Rêvons déjà aux prochaines éditions, puisqu’après le Cambodge, le Congo, le Japon, bien des musiques restent encore à faire venir ici.

Ce Japon traditionnel, le tissez-vous avec les compositeurs japonais d’aujourd’hui ?

Bien sûr, car la musique ne s’arrête pas, il est bon de le dire et de le démontrer ! Le fait de jouer des œuvres d’Hosokawa (28 mars) et de Takemitsu (30 mars) s’intègre naturellement à cette volonté. Ces créateurs viennent de la tradition japonaise, il est donc primordial de donner à entendre comment cette culture vit aujourd’hui à travers eux. C’est également ce que l’on fait avec Ahmed Essyad et la Journée marocaine (13 avril). La musique traditionnelle berbère sera mise en présence de celle d’un compositeur qui lui-même mixte les cultures magrébine et française.

Outre la collection discographique Printemps des arts de Monte-Carlo parue chez Zig Zag Territoires ces dernières années, la trentième édition est ponctuée par la parution d’un livre, je crois ?

En effet, nous publions chez Actes Sud un livre assez conséquent qui comporte beaucoup de photos et s’accompagne de huit CD dont certains enregistrements anciens et inédits, datant d’avant mon arrivée au festival, retrouvés grâce à l’INA. La préparation de cette édition a nécessité un gros travail qui s’est avéré très utile pour faire un point surun événement de cette importance dont on ne possédait pas toutes les archives. En outre, je ne voulais pas d’un livre institutionnel ennuyeux qu’il faut avoir pour les mettre sous verre, mais un objet vivant, agréable, attrayant. Il se trouve que c’est le cas, donc j’en suis assez content, je l’avoue. Et pour répondre tout à fait à votre question, nous allons poursuivre notre élan discographique, sans doute d’une manière un peu différente ; vous verrez.