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Chroniques
récital Jean-Marc Fabiano
pièces pour accordéon
Né le 25 mai 1969, Jean-Marc Fabiano aurait pu enregistrer ce disque beaucoup plus tôt, à la suite du succès remporté à divers concours internationaux. Oui mais voilà, il aurait fallu se spécialiser, « [se] mettre dans une boîte avec une étiquette » et cela était impossible au jeune homme, tellement épris d'immensité marine, de brise en liberté. Il a préféré en découdre avec la pédagogie. Lui-même élève de Jacques Mornet, de Matti Rantanen (professeur à l'Académie Sibelius d'Helsinki, connu pour son ouverture d'esprit aux musiques diverses), il a souhaité transmettre son art comme pour mieux évacuer ses doutes et ses incertitudes.
La Schola Cantorum, le Conservatoire National de Région de Marseille et celui de Saint-Étienne furent un moyen de réfléchir à l'essence de l'accordéon, instrument « adolescent » dont toute la richesse d'expression n'a pas été exploitée. La recherche englobe aussi l'évolution mécanique de cet instrument à claviers, à soufflet... et à lames. C'est pourquoi il joue depuis plusieurs années un Ballone Burini, car cette famille de facteurs d'accordéons installée à Castelfidardo, en Italie, partage ses préoccupations.
Jean-Marc Fabioni privilégie ici les compositeurs contemporains, dont certains lui ont confié la création de leur œuvre. Par ordre chronologique, nous trouvons les pièces suivantes : Partita (1968) de Wladislaw Zolotarjew, Le vilain petit canard (1981) de Daniel Goyone, Sequenza XIII (1995) de Luciano Berio, La liberté commence là où s'arrête... (1996) de Jean-Pierre Moreau, Boîte à rythmes (1999) de Franck Angelis, Mots croisés (2003) de Georges Bœuf, un arrangement d’Ave Maria (2003) d'après Astor Piazzolla.
En guise de final à ce récital, comme pour ne pas renier son dévouement aux style les plus variés (baroque, jazz, tango), l'artiste nous offre une version de la Ciaccona, extraite de la Partita n°2 pour violon de Johann Sebastian Bach, transcrite par Ferrucio Busoni (1866-1924).
LB