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Chroniques
Renaud Machart
Leonard Bernstein
Dans le roman Bleu de chauffe, Nan Aurousseau offre au plombier Mamout une rencontre avec l'écrivain Jean-Patrick Manchette, suite à l'éclatement de deux radiateurs en fonte dans son appartement de banlieue. Le romancier accepte de donner son avis sur le manuscrit que lui soumet le héros et lui conseille de tout reprendre : « Pensez d'abord à toute votre histoire, jusqu'à la fin, méditez-la bien. Il faut prendre exemple sur les vaches, vous savez, il faut beaucoup mâcher pour donner du bon lait ».
Sans doute pressé par l'événementiel – les représentations parisiennes de Candide et West Side Story –, il semble que Renaud Machart ait avalé son sujet, à l'exemple du boa, pour ensuite faire une bonne sieste. Car outre l'engouement pour un musicien narcissique au catalogue certes rempli mais d'œuvres assez périssables – opposant la musique pop au sérialisme démodé, l'Américain lui-même déclare : « Gerschwin était un compositeur de songsqui a évolué vers la musique sérieuse. Je suis un compositeur de musique sérieuse qui essaie d'être un auteur de songs » –, comment expliquer ces redondances, ces ragots de couloir ?
Si, comme l'auteur, vous pensez que son compatriote John Adams a donné de véritables chefs-d'œuvre lyriques au répertoire américain, vous comprendrez et apprécierez cet ouvrage sur un des compositeurs les plus mineurs du XXe siècle. Dans le cas contraire, vous chercherez votre nourriture loin des cimetières...
LB