Chroniques

par samuel moreau

Rinaldo Alessandrini
Monteverdi

Actes Sud / Classica (2004) 176 pages
ISBN 2-7427-5181-5
Monteverdi par Rinaldo Alessandrini

« Loin de moi l’idée d’être arrivé à la vérité, au contraire. Mais il y aura peut-être un lecteur qui se reconnaîtra dans mes mots et qui reconnaîtra aussi ses conclusions dans les miennes. Ce livre est donc dédié aux moments magiques et pleins d’émotion que sa musique a su (et a voulu) me donner pendant tant d’années. » (extrait de l’avertissement)

Drôle de petit volume que celui de Rinaldo Alessandini, quatrième de la collection Actes Sud / Classica ! D'emblée, le musicien romain, claveciniste, organiste et chef d'orchestre émérite nous met en garde : « Le lecteur ne trouvera ici aucune érudition, aucun scoop musicologique ». Et de nous conseiller deux textes fondamentaux, l'un de Paolo Fabbri, l'autre de Roger Tellart pour approfondir la biographie du compositeur.

De ce dernier, on apprendra effectivement peu : son baptême à Crémone en mai 1567, son engagement à Mantoue comme joueur de viole, les musiques de cour qu'il a produites et dont beaucoup furent perdues, la stabilité enfin trouvée à Venise, etc. Si Alessandrini a accepté d'écrire ce livre, c'est uniquement pour faire « acte public de reconnaissance », et pour nous convaincre de l'importance d'un compositeur souvent raillé de son vivant.

En moins de deux cents pages, il célèbre un génie musical sensible tout à la fois dans l'œuvre sacrée – riche en timbres, combinaisons et rythmes variés –, dans le théâtre lyrique qu'il contribue à définir et surtout dans un art du madrigal fusionnant désormais le renoncement de tout mécanisme de régularité d'écriture et l’exaltation du texte.

Enfin, se proposant de réfléchir à la notion d'interprétation, l'auteur termine son livre avec quelques analyses de madrigaux – la plupart appartenant aux neuf Livres publiés entre 1587 et 1651.

SM