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Chroniques
Sergueï Prokofiev – Piotr Tchaïkovski
Symphonie n°5 – Roméo et Juliette
Contemporaine de la Huitième de Chostakovitch (1906-1975), la Symphonie en si bémol majeur Op.100 n°5 de Sergueï Prokofiev (1891-1953) fut écrite en 1944. Contrairement à celle de son confrère, cette dernière, affirmant un caractère héroïque dans son premier et son dernier mouvement, remporterait un franc succès, favorisé par les autorités culturelles du régime soviétique. Quelques années plus tard, cela n'empêchera pas Jdanov de condamner Prokofiev.
Comme cela est arrivé plus d'une fois dans sa production, la Cinquième présente des passages contradictoires avec le talent du compositeur. Comment a-t-il pu se satisfaire d'un Andante aussi bêtement victorieux, et d'une conclusion Allegro giocoso aussi pontifiante, alors que les deux mouvements centraux prouvent de qualités qui les mettent à la hauteur du meilleur de son catalogue ? De fait, l'interprétation de Thomas Sanderling n'améliore pas l'écoute qu'on en peut avoir. Dans l'ensemble, la sonorité reste sourde, le tactus scolaire et souvent pesant, la couleur absente, le chef ne profitant que trop peu des possibilités d'une partition qui est tout de même moins mauvaise que ce disque nous le fait croire !
Après un Andante péniblement lourdingue, l'Orchestre Symphonique Académique de Novossibirsk donne un Allegro marcato plus subtil, bien qu'avec une marche éléphantesque. L'Adagio laisse poindre une dynamique plus intéressante, mais le quatrième et dernier mouvement ne convainc pas.
De même reste-t-on pantois à l'écoute de cette version de l'ouverture-fantaisie de Tchaïkovski, Roméo et Juliette (créée à Moscou le 16 mars 1870, révisée une première fois entre juillet et septembre 1870 puis à nouveau en août 1880). Ici, aucun lyrisme, des traits solistes à peine convenables, une lecture plate comme une sieste trop avinée. Bref : oublions !
HK